Connue depuis l’Antiquité, l’ortie est fortement ancrée dans la culture populaire. Elle fut utilisée dans l’agriculture comme engrais et pesticide naturel, dans le domaine du textile pour ses fibres et surtout dans l’alimentation et la médecine. Les Romains et les Grecs, comme l’attestent les écrits de Dioscoride, Pline l’Ancien ou Galien, lui conféraient des vertus diurétiques, hémostatiques, cicatrisantes, emménagogues, expectorales et cicatrisantes. Chez les peuples germaniques, la plante était dédiée à Thor, Dieu du tonnerre et de la force, et était réputée donner la force aux guerriers dans les combats et une belle chevelure. Les textes Vikings nous rapportent de nombreuses utilisations de l’ortie, en infusion ou cataplasme, contre la goutte et les douleurs articulaires. Au Moyen Age, l’ortie est toujours une herbe médicinale répandue. Sainte Hildegarde la prescrit contre les maux d’estomac, les douleurs articulaires et les problèmes rénaux. L’école de médecine de Salerne, très réputée au milieu du Moyen-Age nous livre ce témoignage : « elle donne le sommeil, supprime les vomissements et cette substance remarquable associée au miel apporte un remède au malade atteint de colique. Elle guérit les vieille toux, elle lutte contre le refroidissement de la poitrine et la flatulence du ventre. Elle convient à toutes les maladies des articulations. »

Elle continue à être utilisée durant la Renaissance. De nombreux cas de spectaculaires guérisons sont rapportés par les médecins Amatus Lusitanus et Rembert Dodoens. Wren (XVIIe siècle) liste les actions : diurétique, remède contre l’urticaire, tonique, et astringent local. Tombée un temps dans l’oubli, elle a commencé à intéresser les chercheurs au début du XXeme siècle. Phelps Brown conseillait l’ortie comme diurétique, tonique, remède contre la dysenterie, les hémorroïdes, les calculs vésicaux et rénaux. M. Dobreff, en 1924 découvre dans l’ortie une «sécrétine» analogue à celle de l’épinard. En 1934, H. Cremer met en évidence ses propriétés antianémiques en démontrant l’augmentation en globules rouges induite par l’ortie. W. Ripperger en 1935 parle de son action sur les affections cutanées.

Depuis, la science moderne a réalisé de nombreuses études sur l’ortie. Voir « données scientifiques »

Valeur nutritive de l’ortie

L’ortie est une plante d’une grande richesse en minéraux, oligo-éléments et vitamines. Elle contient plus de vitamine C que l’orange, elle est une des plantes les plus riches en fer et en calcium et c’est une source remarquable de protéines pour un végétal (plus que le soja). Elle contient les 8 acides aminés essentiels.

Le tableau suivant donne une indication des valeurs moyennes de la constitution des feuilles fraîches. La constitution des orties dépend de nombreux facteurs variables (sol, ensoleillement, origine géographique, saison, …) donc nos données compilent les analyses de plusieurs études : Tessier, 1994, Kavalali 2003, Souci et al., 2008 et Wichtl et Anton, 2003 :

Composés
Quantité pour 100 g d’ortie
AJR (apports journaliers recommandés)
Lipides 0,60 g
dont omega 3 180 mg
Protéines 6,5 à 7,5 g
Glucides 1,3 g
Minéraux et oligo-éléments
Fer 7 à 15 mg 14 mg
Calcium 700 à 850 mg 800 mg
Silicium organique, Silice, acide ortosilicique 1000 à 4000 mg 10-50 mg (silicium pur)
Potassium 350 à 530 mg 2000 mg
Magnésium 80 à 160 mg 375 mg
Phosphore 130 à 600 mg
Sélénium 0,003 mg 0,06
Manganèse 1,3 à 3 mg 2 mg
Zinc 0,9 à 1 mg 10 mg
Cuivre 0,240 mg 1 mg
Vitamines
Vitamine A 0,742 mg 0,800 mg
Vitamine C 240 à 340 mg 80 mg
Vitamine B1 0,01 mg 1,1 mg
Vitamine B2 0,23 mg 1,4 mg
Vitamine B3 0,62 mg 16 mg
Vitamine B6 0,068 mg 1,4 mg
Vitamine E 14,4 mg 12 mg
β -carotène 5 mg